Mag’ville, par Cécile BOUGET DE FRANCESCO – 15 oct. 2021
L’association favorise l’accès aux espaces naturels
« Handi Lac & Montagnes, c’est avant tout un état d’esprit. On se mobilise pour une vraie inclusion en allant, nous, valides, vers des personnes à mobilité réduite en situation de handicap. Nous sommes une équipe motivée qui veut leur apporter des solutions et leur rendre leur autonomie dans les grands espaces naturels. » Ce projet généreux, Marc Garcin l’a imaginé avec une équipe de neuf administrateurs, dont trois en situation de handicap, après que certains d’entre eux ait accompagné quatre personnes à mobilité réduite lors d’un treck au Népal avec des fauteuils tout terrain. « Ça a été le déclic, se souvient-il. On s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire chez nous autour de ça ». Quelques mois plus tard, Handi Lac & Montagnes était créé et Marc Garcin en devenait le président.
Des fauteuils sur mesure mis à disposition de tousDepuis, l’association, reconnue d’intérêt général à caractère social, s’emploie à collecter des fonds auprès de mécènes et de partenaires (entreprise comme particuliers) pour acquérir des engins qui seront par la suite mis gratuitement à disposition des familles, associations, centres et tout autre structure qui en aurait besoin. « Ce matériel a un certain coût, explique Marc Garcin. Les fauteuils sont adaptés à la personne. c’est du sur mesure. Suivant le handicap, cela peut aller de 5000 à 12000 €. Les familles ne peuvent pas investir autant d’argent pour trois ou quatre sorties par an. Notre but est de mutualiser ce matériel pour qu’il soit utilisé tout au long de l’année par un maximum de personnes. »
Un festival voué à la pérénnisationPour promouvoir son action et se faire connaître, l’association a organisé les 11 & 12 septembre 2021 la première édition du R’Handi Bike Festival. Deux jours, au cours desquels les participants ont pu faire des randonnées ou se lancer dans des descentes à bord de runix (kart tout terrain) à travers la forêt du Semnoz jusqu’à Vieugy (21.5 km et 1000 m de dénivelé) ou la plage des Marquisats (23.5 Km et 1300 m de dénivelé). Un village a par ailleurs été installé au pied de la station pour proposer des démonstrations et des tests de fauteuils. « Le but était de faire un événement convivial et familial. Et, à travers les animations proposées au camp de base, de permettre de se rendre compte qu’aujourd’hui, une personne handicapée peut faire plein de choses en pleine nature, en sécurité et en toute autonomie », raconte Marc Garcin.
Destinée à être pérennisée, cette manifestation unique et inédite a accueilli sur les parcours de randonnée et de descentes près de trente personnes handicapées en fauteuils tout terrain électriques, accompagnés de leur binôme valide en VTT, mais aussi mobilisé une centaine de bénévoles. « Il y a des associations qui ont entendu parler de notre manifestation et qui nous ont rejoint, se souvient Marc Garcin. lorsque j’ai discuté avec les éducatrices, au lendemain du festival ,elles m’ont raconté que les personnes qui étaient venues ne parlaient plus que de ça et qu’elles leur demandaient quand est-ce qu’elles pourraient remonter au Semnoz ! Avant la manifestation, j’ai dû refuser des inscriptions parce que je n’avais pas assez de matériel. »
Non seulement l’équipe a constaté que ce projet était pertinent, mais ces deux jours ont aussi permis de réaliser le rêve de certains participants. « Une personne qui venait de Dijon m’a dit : « Si on m’avait dit un jour que je pourrai refaire de la randonnée en toute autonomie, jamais je ne l’aurais cru. Et pourtant ! Ce que je fais aujourd’hui, c’est tout juste extraordinaire ! » », confie marc garcin. Pas étonnant qu’à la fin du week-end, participants et bénévoles, aient déjà « signé pour l’année prochaine !. »
Propos recueillis par Cécile BOUJET DE FRANCESCO